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Souffles 1
Installation interactive vivant au rythme de la respiration des spectateurs. 
scenocosme : Grégory Lasserre & Anaïs met den Ancxt

Presentation PDF + Photos


"L'air est la dernière propriété commune du collectif.
Tout le monde y a communément droit.
Il n'est pas réparti d'avance;
le plus pauvre peut même se servir"

Elias Canetti, à propos d'Hermann Broch
La Conscience des mots, 1984


Explorer le principe de la respiration nous permet d'évoquer ce territoire commun que constitue l'atmosphère. Nous partageons ce territoire mais nous le modifions et oublions que nous le modifions par nos activités diverses. Il y a une interrelation entre le fait de respirer, d'avoir une action sur l'environnement et d'en respirer la "rétroaction". Aussi, prendre le temps de respirer est une manière symbolique de reprendre conscience des rythmes naturels, (biologiques et des saisons par exemple) face à la course à la productivité, gourmande en énergie et cause de la dégradation de l'environnement. Enfin, prendre conscience de sa respiration est aussi une invitation à la concentration, voire à la méditation.

D'ailleurs, dans "In the bubble, de la complexité au design durable (2008)", John Thackara rappelle que pour vivre la durabilité, il nous faut accorder plus de valeur à l'ici et au maintenant et cite Ezio manzini: "la lenteur est indispensable à la qualité(...) pour apprécier la qualité, j'ai besoin de temps. Lorsque je bois un verre de vin, je prends le temps de le regarder, de le sentir, de le déguster et d'apprécier ce que le temps lui a apporté".

La respiration, fil conducteur de cette création, peut être interprétée comme l'exploration continue du territoire qui entoure notre corps. Nous pourrions considérer, comme Elias Canetti le disait à propos de l'écrivain Hermann Broch, que chaque personne est une forme d'unité atmosphérique: "la multiplicité de notre monde consiste aussi, pour une bonne part, en la multiplicité de nos espaces de respiration" Il s'agit alors de développer un projet en forme de "c(h)oeur respiratoire" tant dans sa forme que dans son contenu, dans sa construction que dans sa mise en scène. Une œuvre vivante, rythmée par des souffles divers, de respirations associées, qui lie ensemble des individus.

Souffles est une œuvre interactive et collective où les respirations des spectateurs permettent petit à petit de révéler l'intégralité d'une vidéo générative circulaire. Celle-ci est composée de séquences, de boucles d'images prélevées durant les temps de production sur différents territoires. A la fois générative et interactive, cette installation vidéo évolue au fur et à mesure des respirations. 




Les souffles des spectateurs révèlent les paysages de l'oeuvre.
Ils génèrent une brume commune, visible au coeur du phare, l'organe central de l'installation.






Scénographie de l'œuvre filmée

La scénographie est composée d'un écran circulaire au centre duquel un « phare » projette des images de paysages filmés à 360°. L'image tourne autour des spectateurs et se révèle au fur et à mesure de leurs souffles. Dans le même temps, ils génèrent une brume visible dans le coeur du phare.

Ce rituel interactif met en scène les spectateurs-visiteurs afin de collecter leurs propres respirations. Ils sont invités à prendre le temps de déposer leurs souffles dans un réceptacle. Un capteur analyse en temps réel les instants de respirations des spectateurs. Tout au long de l'exposition, ces instants viennent révéler les différentes couches du film interactif. Le souffle est ici interprété comme une goutte de révélateur qui tombe, s'étale puis se résorbe. 
Ainsi ces "gouttes" révèlent un film qui se déroule en arrière plan du premier film. Ces bribes d'images constituent progressivement une histoire. Elles sont les éléments d'une narration qui se construit au fur et à mesure des interventions des spectateurs. Chaque temps d'exposition révèle ainsi une histoire différente.
Dans ce projet, nous proposons de développer la notion d'interrelations entre la nature et les hommes à travers une action symbolique. Elle apparaît sous la forme d'un geste simple : la respiration, qui cristallise une relation avec l'environnement et ses acteurs. Le spectateur participe ainsi à une mise en scène symbolique qui associe rituel et interactivité.

Le rituel rejoint la question de l'interactivité où il s'agit justement de concevoir, d'inventer de nouvelles relations qui ne prennent pas seulement en compte moi et une action par le biais de la machine mais moi, l'action et les autres. A plusieurs, l'attention portée à sa propre respiration comme à celle des autres participent à un effet de concentration, voire de méditation, encouragée par le feedback visuel et sonore des souffles ainsi associés.

Les couches de paysages se superposent grâce à la respiration des spectateurs, mais le degré de transparence varie suivant l'intensité de leurs souffles. Ainsi, des paysages improbables et éphémères se révèlent au fur et à mesure des interactions.







Les scénarios génératifs

L'œuvre est composée d'une cinquantaines de paysages associés de manière générative et aléatoire. Ce choix fait parti de notre volonté de proposer une création en constant renouvellement. Les spectateurs perçoivent ainsi des instants uniques et éphémères. La campagne laisse soudainement place à une autoroute, un champ de tulipes émerge en plein milieu d'une ville... Cette juxtaposition de vidéos met en avant des paysages transformés ou des territoires déséquilibrés.
La fiction croise parfois la réalité. Certains paysages ont été filmés plusieurs fois mais à des moments différents.

Exemple : Une vue du Lac de Serre-Ponçon d'un beau bleu en plein été, peut se superposer dans l'installation avec une vue du même lac mais asséché et désertique en plein hiver. 
Durant cette saison, les vents créent régulièrement d'immenses nuages de sables et de poussières.
Né à la suite d'un barrage, ce lac artificiel se remplit au fil des années de quantités de sédiments.
Au fil du temps, ceux-ci comblent le fond du lac. Le barrage vidé en automne révèle alors un lac lunaire en opposition avec l'image que se font les touristes durant la période estivale.

Plusieurs types de scénarios ont été élaborés. Se superposent ainsi paysages urbains et ruraux, autoroutes et rivières, exploitations agricoles intensives et prés sauvages ...etc...

Les hommes-miroirs

Des hommes-miroirs apparaissent par instant dans les panoramiques. Ils offrent à la fois des points de vue invisibles à la caméra, et sont ainsi des trouées, des ouvertures sur un autre paysage. Leur visages reflètent un autre paysage en arrière-fond : la terre qui craquelle sous nos pieds, l'image de l'usine en contre-plan, le soleil qui pointe à l'horizon. Parfois, ils génèrent des fenêtres sur un paysage en transparence.





Les Capucins - centre d'art contemporain - Embrun (Fr)




La naissance de l'oeuvre : art et développement durable





La version 2 de cette oeuvre a été réalisé en 2017 : Souffle 2
La scénographie est composée d'images vidéoprejetés frontalement en version haute définition.




La version 1 de l'oeuvre a été réalisé en 2011 : Souffle 1
La scénographie est composée d'un écran circulaire au centre duquel un « phare » projette les images de paysages filmés à 360°.

 

Cette création s'est inscrite dans le cadre du projet "Haut-Bas" : porté et coproduit par les 2 centres d'arts contemporain et numérique : Fées d’Hiver et ZINC. L’objectif du projet est, à travers la création artistique d’œuvres "nouveaux média, nouvelles technologies" de proposer un regard sensible sur les éléments de notre environnement.

Il a bénéficié des soutiens du programme AGIR (Action Globale Innovante pour la Région) du Conseil Régional Provence Alpes Côtes d'Azur (SEDATE) et de la ville d'Embrun. 

"Le programme A.G.I.R. a ainsi eu pour but de soutenir et d’expérimenter des relations entre art et développement durable. C’est à dire appuyer la mise en place de conditions de production d’un projet culturel de création artistique en lien avec des acteurs et des thématiques du développement durable. 
Permettre de nouvelles représentations culturelles sur "l’agir sobre" et faire comprendre et accepter qu’avoir conscience de la question environnementale est bien au-delà du geste eco-responsable, dans une appréhension quotidienne et philosophique. Que les acteurs et les publics soient des passeurs d’une culture de l’environnement, dans une dimension qui dépasse nos seules actions."

Fées d'hiver et Zinc nous ont ensuite accompagnés dans la production de la création afin que celle-ci s'inscrive dans le territoire et puisse mettre en jeu plusieurs aspects : médiation, récolte de contenus, mise en scène, scénarios interactifs, technologies …





Production de l'œuvre : prendre le temps de s'arrêter pour regarder autour de soi.

Les premières étapes de cette création ont été planifiées entre septembre 2010 et octobre 2011, au cours de différents temps de résidences itinérantes.

Plusieurs temps de résidences itinérantes sur le territoire

Durant différents temps de production itinérant, nous avons procédé à des captations visuelle en sillonnant plusieurs territoirs. La récolte a pris la forme d'une série de longues boucles d'images filmées via un dispositif rotatif à 360°: A partir de nos propres temps d'observation, nous avons filmé différentes scènes choisies dans le territoire. Ces longs panoramiques sont appliqués à des micro paysages du quotidien.
Il s'agit de prendre le temps de regarder autour de soi et non pas uniquement devant soi.
Nous avons fait le montage d'une collection de boucles de vidéos afin de construire de multiples narrations au fil des expositions.





Des temps de développement et création

Le centre d'arts numériques Fées d'Hiver près d'Embrun nous a accueillis à plusieurs reprises afin que nous puissions développer tout le dispositif technique et artistique de l'œuvre.
Avec l'aide d' Erik Lorré le directeur artistique de Fées d'Hiver, nous avons ainsi pu réalisé le dispositif rotatif de captation (caméra + système de rotation: pied + moteur)et établir la scénographie interactive de l'œuvre (développement logiciel, système de vidéoprojection rotatif, capteur et diffuseur de souffles...)

La partie physique de l'œuvre a ensuite été construite (écran circulaire et phare de diffusion) lors d'un temps de résidence à Marseille avec Zinc de la Friche de la belle de mai.





Les temps d'exposition

L'œuvre complète à été assemblée et finalisée lors de sa première exposition au "centre d'art contemporain Les Capucins" à Embrun en octobre 2011. Cette œuvre a ensuite été exposée lors d'autres expositions en lien avec le projet "Haut-Bas" sur la thématique art et développement durable.

Nous désirons continuer à nourrir cette création aux grès de ces lieux de diffusions et résidences.


Coproduction : 
ZINC - Friche Belle de Mai - Marseille (FR) : www.zinclafriche.org, Fées d'Hiver – Embrun (FR) : www.feesdhiver.fr
Cette création est coproduite dans le cadre du projet Haut-Bas mené par ZINC et Fées d'Hiver. Haut-Bas est soutenu par le programme AGIR (Action Globale Innovante pour la Région) du Conseil Régional Provence Alpes Côtes d'Azur (SEDATE) avec le soutien de la ville d'Embrun. 
Direction artistique / développement informatique : Erik Lorré (Fées d'Hiver)

De grands mercis à Marc Limousin, Rémy Rivoire, Maflohé Passedouet, Erik Lorré, Marylou Bonnaire, Emmanuel Vergès, Céline Berthoumieux, Magalie Herbert, Jean-Laurent Del Socorro, Fabien Perucca, Jérôme Holt, Julien Parsonneau, Guy André Lagesse.







Précédentes expositions de souffles 1 et 2


Château du domaine du Restinclières
- Prades-le-Lez (Fr)
Curator : Florence Richard
27/01/2024 - 30/06/2024

Médiathèque de Roanne (Fr)
"Exposition L'envolée"
12/12/2023 - 17/02/2024

Centre culturel Espace Bonnefoy
- Toulouse (Fr)
18/10/2021 - 27/11/2021

Pavillon Grappelli, espace d'arts numériques  - Niort (Fr)
10/07/2018 - 01/09/2018

28/09/2018 - 20/10/2018

L'Angle - espace d'art contemporain - La Roche-sur-Foron (Fr)
Résonance - Scenocosme : Gregory Lasserre & Anais met den Ancxt
Curator : Marion Dupressy
08/09/2017 - 21/10/2017


Orangerie du château de la Louvière - Montluçon (Fr)
Art graphique, art numérique : Curator : Lucie Bisson
19/05/2017 - 04/06/2017


Musée de la brasserie / Comines Ville Ouverte - Comines (Belgium)
17/09/2016 - 18/09/2016

Centre d’art contemporain Boris Bojnev - Forcalquier (Fr)
14/04/2012 - 28/04/2012

Les Capucins - centre d'art contemporain - Embrun (Fr)
Exposition Haut Bas / Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Avec le soutien de la ville d'Embrun
21/10/2011 - 05/11/2011 : www.lescapucins.org


Scenocosme : Grégory Lasserre & Anaïs met den Ancxt - www.scenocosme.com